Ambassadrice: Mary-Martha Hale
nominateur: Hiba Omar

Rêver d’une éducation

Lors de leur première nuit au Canada en novembre 2016, alors qu’elles restaient chez Mary-Martha Hale, le premier mot d’anglais qu’Hiba Omar et sa jeune sœur ont prononcé fut « école ». 

Il y a sept ans, sa famille a fui Alep ravagée par la guerre et ils ont vécu comme réfugiés en Turquie pendant cinq ans. Hiba a raté l’école de sa 3e à sa 8e année et donc aspiré à recevoir une éducation. Au lieu elle s’est retrouvée à travailler dans le petit commerce de sa maman afin d’aider la famille à gagner son pain. 

« L’école me manquait vraiment et comme réfugiés on ressentait le rejet des populations locales » se souvient Hiba. Puis ils se sont vus offrir la chance d’immigrer au Canada. « Je me suis sentie tellement heureuse à l’idée de venir au Canada, mais un peu effrayée et triste de laisser de la famille en Syrie. » 

Quand sa famille est arrivée à Ottawa, Mary-Martha était à l’aéroport, avec d’autres membres du groupe de parrainage de l’Église St Alban. « Quand j’ai vu Mary-Martha, je l’ai aimée immédiatement et je me suis sentie en sécurité » raconte Hiba. « Elle en fait beaucoup pour ma famille. Elle est comme une deuxième mère pour moi et je peux lui confier des choses. Elle me comprend et me donne des choix sur les manières de résoudre mes problèmes. Mary-Martha est vraiment une personne très gentille et elle se soucie réellement de notre famille et des réfugiés. » 

Mary-Martha a montré un accueil chaleureux et son hospitalité envers la communauté des nouveaux arrivants. « Pour les deux derniers Noël, elle et son mari ont invité son groupe de parrainage de réfugiés, une autre famille réfugiée et ma famille chez eux pour un potlach de Noël » souligne Hiba. 

La famille Omar est la deuxième famille que l’église parraine grâce au Programme mixte des réfugiés désignés par un bureau des visas (RDBV) du gouvernement fédéral, programme dans lequel le gouvernement partage les couts du parrainage d’une famille réfugiée pendant un an avec le groupe privé de parrainage. 

Mary-Martha a fait une longue carrière comme travailleuse sociale et directrice générale du Centre 454 qui offre des services à risque d’itinérance. Un an après avoir pris sa retraite en 2014, la crise en Syrie a débuté et son église s’est rapidement mobilisée et a parrainé des familles grâce au RDBV. 

Après six premiers mois bien occupés avec les Omar, qui consistaient entre autres à accompagner la famille à tous leurs rendez-vous médicaux et à les aider avec une montagne de paperasseries, Mary-Martha n’était pas sure de savoir si elle allait rester impliquée. 

Mais non seulement elle est restée engagée, mais en plus elle est devenue un pilier dans la vie de la famille et elle est particulièrement proche d’Hiba qui a 15 ans. Après l’école, les jeudis, Hiba se rend chez Mary-Martha pour du tutorat en maths et autres disciplines. Après le diner, Mary-Martha raccompagne Hiba chez elle et ramasse son frère Mohammed pour l’amener au Cubs. 

Hiba et Mary-Martha aiment beaucoup se remémorer une de leurs premières séances de tutorat où la première question en science portait sur un fossile en Islande. Mary-Martha a réalisé qu’Hiba avait peu de points de référence et a expliqué ce qu’était un fossile et où l’Islande était située. 

Vous pouvez voir le sentiment de fierté dans les yeux de Mary-Martha quand elle décrit les progrès rapides réalisés par Hiba ces deux dernières années. « C’est une fille très intelligente et elle a presque rattrapé les étudiants de 10e année » explique-t-elle. « Après seulement six mois d’école, elle a reçu le Prix du leadership du principal. En 9e elle a fait le tableau d’honneur et a reçu trois médailles. » 

Hiba parle quatre langues : l’arabe, le turc, le kurde et l’anglais, et elle apprend maintenant le français. Comme de nombreux enfants nouveaux arrivants, Hiba agit souvent comme interprète pour ses parents et parait plus âgée que son âge. Elle veut devenir enseignante d’anglais et travaille avec des étudiants nouveaux arrivants. 

Les jeunes gens peuvent souvent bénéficier d’avoir un autre adulte vers qui se tourner en plus de leurs parents et Hiba a trouvé cette relation spéciale avec Mary-Martha.   

Mary-Martha ajoute que le succès d’Hiba est dû à son travail acharné et sa ténacité. « C’est elle qui inspire, elle est réellement l’ambassadrice parce qu’elle a surmonté tellement d’obstacles et elle réussit vraiment bien avec une nouvelle langue et culture. » 

Bien que sa famille en Syrie et en Allemagne lui manque, sa vie est devenue plus semblable à celle qu’elle avait en Syrie avant la guerre. Et plus important encore, Hiba a réalisé son rêve d’éducation, quelque chose qui paraissait impossible il n’y a pas si longtemps encore.