Ambassadeur: Pastor Nova Musafiri
nominateur: Tblets Tesfalidet Tesfamariam

Le cercle de l’espoir

Tblets Tesfalidet Tesfamariam n’oubliera jamais cette journée du 8 décembre 2016 quand elle est arrivée à Ottawa. Alors qu’elle descendait les escaliers mécaniques de l’aéroport d’Ottawa, elle a été accueillie par sa sœur, Tgisti et les membres du groupe de parrainage de l’Église internationale Grace Communion d’Ottawa-Gatineau, y compris Pastor Nova Musafiri. Pastor Nova a montré du doigt la grande image d’Ottawa et a dit « Peux-tu croire que tu es là maintenant! » Pour la première fois depuis de nombreuses années, elle s’est sentie en sécurité. 

Tblets a passé cinq ans comme réfugiée au Soudan après avoir fui son pays l’Érythrée, un pays qui a été en guerre avec l’Éthiopie. « La vie était très difficile au camp Shegerab parce je ne pouvais pas travailler et m’en sortir avec ce que l’ONU nous fournissait » explique Tblets. 

L’église a parrainé Tgisti et sa famille il y a quelques années et finalement Tblets les rejoignait. « En tant que famille nous ne pouvons pas exprimer toute la gratitude que nous avons envers ce que l’Église a fait pour nous et particulièrement Pastor Nova Musafiri qui a joué un grand rôle dans notre parrainage et notre établissement » dit Tblets. « Pastor Nova et son église ne nous connaissaient pas auparavant, mais ils nous ont montré un vrai amour. Ce n’est pas seulement notre famille, mais aussi des gens du monde entier qui ont été aidés à s’établir et à s’intégrer dans ce magnifique pays de paix, de droit et de prospérité. » 

Pastor Nova passe ses fins de semaine à courir après les nouveaux arrivants pour s’assurer qu’ils vont bien » ajoute Tblets. « Il nous oriente quant à la sécurité et travaille sans relâche avec les co-parrains pour s’assurer que des nouveaux arrivants comme moi vont à l’école, trouvent un emploi et participent dans la communauté. » 

L’église est un signataire d’entente de parrainage depuis sept ans et s’est jointe à des groupes de citoyens pour parrainer environ 120 réfugiés syriens et 180 personnes venues d’autres pays. « Nous avons un programme de sensibilisation pour aider les gens avec les services humanitaires » explique Pastor Nova. Dans le cas de Tblets, on l’a accompagnée pour qu’elle trouve un emploi à temps plein comme femme de ménage. 

« Pastor Nova ne s’intéresse pas vraiment juste aux aspects matériels » dit Tblets. « Il me demande constamment comment je vais et me donne un soutien émotionnel. J’ai appris que je devais être comme lui. » 

Comme Tblets, Pastor Nova n’oubliera jamais le jour où il est arrivé au Canada, le 8 décembre 2008. Originaire de la République démocratique du Congo, il a passé 15 années difficiles comme réfugié au Kenya. Bien qu’il ait été formé comme infirmier par une organisation internationale, il n’a pas pu continuer ce travail parce que cela le rendait triste et épuisé émotionnellement. 

« J’ai eu des moments très durs. Il y a tellement de gens de différents pays dans le camp à la frontière entre le Soudan et le Kenya. Il n’y avait pas assez d’aide, d’équipement et de médicaments. Je me sentais inutile alors que je voyais de jeunes enfants mourir pour aucune raison. Je savais qu’un jour je devais faire ma mission d’aider les gens. Dans un pays formidable comme le Canada, on ouvre nos portes et on aide les réfugiés du monde entier. » Maintenant il dirige une église qui incarne cette mission d’amour et d’entraide envers les gens d’outre-mer, pendant qu’il note un extrait de la Bible (Matthieu 25 :35) : « j’étais étranger, et vous m’avez recueilli ». 

« Certaines personnes ne réalisent pas la force et les contributions importantes des réfugiés à notre pays » dit Pastor Nova. « Quand ils sont dans des camps de réfugiés, bien souvent ils n’ont pas le droit de travailler, d’aller à l’école et de se déplacer librement. Une fois qu’ils disposent de ces droits, ils peuvent facilement s’intégrer dans notre pays. Tblets m’a demandé de l’aider à trouver un emploi la première semaine qu’elle était là, parce qu’elle était enfin libre de travailler. » La majorité des réfugiés parrainés par le privé trouve un emploi à un taux qui est plus élevé que les réfugiés pris en charge par le gouvernement, grâce au réseau solide qui les soutient. 

Tblets s’est non seulement bien adaptée à sa nouvelle vie, mais elle a aussi bouclé la boucle. Elle fait du bénévolat pour les enfants de l’église et aide d’autres immigrants en les amenant à leurs rendez-vous; elle les aide à comprendre comment prendre le bus et traduit à partir de l’arabe pour eux. « C’est moi qui doit la remercier maintenant qu’elle nous aide à son tour et soutient notre programme d’établissement pour les réfugiés » conclut Pastor Nova. Tblets a rejoint le cercle de l’espoir.