Ambassadeurs de la semaine d'accueil à Ottawa 2024
Joan Turner and Joe Connor
Le cadeau des grands-parents
Joan Turner et Joe Connor, un couple de retraités, vivent dans un quartier tranquille dans l’ouest de la ville d’Ottawa. Bien qu’ils soient à un moment de leur vie où beaucoup ont choisi de prendre du recul, ils ont décidé de prêter main-forte à la famille Nivyabandi.
Ils ont tous deux mené une vie bien remplie, avec des carrières accomplies. Joan a été travailleuse sociale et auteur, a enseigné à l’université du Manitoba et a été propriétaire d’une librairie féministe. Joe a été directeur du département des médias éducatifs de la faculté de médecine de l’université du Manitoba, puis consultant en télésanté.
Ketty a pu constater l’incroyable différence que la gentillesse de ces deux inconnus allait faire dans sa vie, lorsqu’elle a déménagé à Ottawa en 2017 avec ses deux filles, âgées de 10 et 7 ans à l’époque. « Joan et son partenaire Joe sont notre deuxième famille depuis que nous sommes arrivés en ville il y a sept ans », déclare Ketty Nivyabandi.
« Peu après avoir appris que nous avions emménagé dans leur quartier, Joan a pris l’initiative de nous rendre visite presque chaque semaine », explique Ketty. « Connaissant notre intérêt pour l’art et la musique, elle nous a emmenées, mes filles et moi, dans divers musées et manifestations artistiques, et a même trouvé un piano et des cours de piano pour les filles. »
« Ils trouvaient des événements susceptibles de nous intéresser », se souvient Ketty. « Ils étaient tellement à l’écoute des êtres humains que nous étions. C’est tout à fait remarquable, étant donné que nous semblions au départ très éloignés l’un de l’autre. Pourtant, grâce à cette amitié, nous avons réalisé que nous étions plus proches que nous ne le pensions. C’est une expérience à double sens et ils nous ont vus tels que nous sommes, au-delà de nos besoins immédiats. »
Comme de nombreux parents célibataires jonglant avec une carrière bien remplie, Ketty a été confrontée à la logistique souvent difficile de la garde d’enfants. « Lorsque j’ai commencé à travailler, Joan et Joe se sont portés volontaires pour aller chercher ma plus jeune à l’arrêt d’autobus scolaire tous les après-midi », explique Ketty. « Ils l’ont ramenée chez eux, jusqu’à ce que je revienne. Ils l’ont fait pendant des années, jusqu’à ce qu’elle soit assez grande pour rentrer seule à la maison. »
Les soins et le soutien du couple ont apporté à Ketty une certaine tranquillité d’esprit ainsi qu’un sentiment de stabilité pour sa famille alors qu’elle faisait la transition vers une vie très mouvementée. « Mes filles s’ennuyaient de leur maison, de leur environnement, de leur famille et de leurs amis au Burundi », ajoute Ketty.
Le couple avait appris l’existence de Ketty par une amie de Joan qui appartenait également à un groupe de la campagne Grandmothers to Grandmothers qui fait partie de la Fondation Stephen-Lewis. « J’ai dit à mon amie que je n’avais rien à lui donner, mais que je pouvais la présenter au quartier, explique Joan. Nous avions une voiture et elle n’en avait pas. En tant que retraités, ce n’était pas difficile à faire. »
« Lorsque nous avons commencé à présenter Ketty au voisinage, je ne m’attendais pas à ce que nous devenions des amies proches », ajoute Joan.
Elles se sont découvert de nombreux points communs. « Joan et moi avions le féminisme en commun », déclare Ketty. « Elle a compris que nous venions du même endroit. »
Joan est impressionnée par les réalisations de la jeune femme en tant que militante et leader des droits de la personne. Elle a été émue par l’histoire que Ketty a écrite et qui s’intitule « Home ».
Ketty est frappée par la jeunesse d’esprit que possède Joan malgré ses 87 ans. Elle rit lorsqu’elle pense à Joan qui appelait les autres habitants de son immeuble « les personnes âgées » et à la façon dont elle leur achetait des provisions pendant la pandémie.
Joe se souvient avec émotion de leur avoir fait découvrir le mode de vie canadien. « Joan a appris aux filles de Ketty à faire du patin à glace, du ski de fond et du tennis », remarque-t-il. « Elles venaient dans notre bâtiment pour utiliser la piscine. »
« Nous avons de l’expérience en tant que grands-parents », ajoute Joe. « Pour nous, c’était l’occasion de mettre en pratique ces compétences avec deux filles formidables. La présence d’enfants dans nos vies nous permet de rester jeunes. C’est formidable de les avoir. » Et les filles adorent le sens de l’humour de Joe!
« Ce que j’apprécie le plus chez eux, c’est que, alors que parfois les personnes qui vous accueillent en tant que réfugié peuvent vous considérer comme un projet, ils nous ont traités comme des amis, sans condescendance », se souvient Ketty. « Ils sont très humains et sensibles à nos besoins. »
Ketty apprécie que Joan soit orientée vers l’action et que Joe soit parfois philosophe. À ses yeux, ils sont très gentils, humbles et généreux.
Ils continuent à faire des choses attentionnées, comme lui apporter des produits frais, des plantes et des exemplaires du Globe and Mail, en soulignant les articles qui pourraient l’intéresser.
Joan et Joe se sentent privilégiés de se retrouver avec Ketty et sa famille pour célébrer les anniversaires, Noël et d’autres occasions spéciales. Tout comme les grands-parents, ils sont fiers de voir les filles de Ketty grandir et accomplir de grandes choses.
Ketty estime que le cadeau qu’ils ont fait à ses filles est très fort. « Mes filles n’ont pas de grands-parents en ville », conclut Ketty. « Lorsque nous dînons avec Joan et Joe, nous avons des conversations multigénérationnelles. C’est une relation qu’ils n’auraient jamais eue autrement et c’est très enrichissant pour eux. » Et il est clair que c’est comme avoir le cadeau des grands-parents.